Bumba en RD Congo
Notre paroisse soutient les actions de développement menées par l’ONG « Maboko Lisanga » à Bumba, en RD Congo. Elle garde un contact étroit avec l’association.
Plan de la page
- le contexte géographique et social
- l'ONG "Maboko Lisanga"
- projet actuellement soutenu
- soutien à l'ONG
- récits et témoignages publiés
Le contexte géographique et social
Bumba est une ville située dans la province de la Mongala, partie de l’ancienne grande province de l’Équateur. Le centre urbain comprend plus de cent mille habitants, sur un territoire qui en compte un peu moins d’un million. La zone est couverte par la forêt équatoriale alternant avec des savanes herbeuses.
Bumba est le centre économique de la province de la Mongala dont le siège administratif est à Lisala, son chef-lieu. Son développement est lié à son histoire et à sa géographie.
Située au bord du fleuve Congo, la ville a profité d’un port bien équipé qui la reliait aisément à la capitale, Kinshasa, et à l’est du pays, à Kisangani. Ce port était aussi le point de départ d’un chemin de fer qui l’unissait à l’est du pays, passant par Aketi et finissant à Isiro. Aujourd’hui, le chemin de fer a disparu (dernière activité en 1997) et les grues du port rouillées ne fonctionnent plus. D’une manière générale, beaucoup d’infrastructures souffrent encore actuellement des conséquences des pillages et des guerres de libération qui ont secoué le pays en 1996-1997.
Ce qu'il reste du chemin de fer
Une ancienne grue hors d'usage le long du fleuve Congo
Les bateaux sont constitués de plusieurs barges attachées entre elles et poussées par un remorqueur. Elles transportent les marchandises et les voyageurs à travers le pays, depuis Kinshasa jusqu'à Kisangani. Il faut compter de 2 à 3 semaines pour rejoindre la capitale depuis Bumba et une semaine pour monter à Kisangani.
Une baleinière (bâteau de construction locale en bois) qui assure la liaison avec Kisangani
Un pont sur la nationale 6 entre Gemena et Bumba
Aujourd’hui, les communications avec Kinshasa et Kisangani sont essentiellement fluviales grâce à des barges poussées par des remorqueurs et à des baleinières en bois de construction locale. Au sein de la province, les pirogues assurent de nombreux déplacements. Certaines sont motorisées.
La route nationale N6 passe par Bumba. Longue de 840 km, elle relie Dulia (en face de Bangui en République centrafricaine) à Libenge, à l’Est. Elle traverse les villes de Libenge, Gemena, Lisala, Bumba et Aketi. C’est une piste en terre insuffisamment entretenue et que seuls les véhicules à 2 roues peuvent encore parcourir en toutes saisons. Pour franchir les 153 km qui séparent Bumba de Lisala, il faut souvent compter 7 heures à moto.
L’aéroport de Bumba n’est doté que d’une seule piste de terre, non éclairée, et qui n’assure des liaisons sporadiques qu’avec la seule capitale grâce à des avions « petits porteurs » de moins de 50 places.
Le Fokker 50 de la Compagnie GomAir en partance pour Kinshasa. Le vol est théoriquement fixé au vendredi.
Le défrichage des champs pour une culture sur brûlis
La pêche traditionnelle sur le fleuve Congo
L'église Saint-André constuite en 1932 par les pères de Scheut
Le temple d'une secte locale
Un auditoire de l'ISTA à Ébonda en 2025 (15 km de Bumba)
L'habitat traditionnel à Bumba
L’économie repose essentiellement sur les activités informelles comme les commerces, l’agriculture, la pêche et l’élevage. La population est majoritairement jeune et pauvre. Elle vit essentiellement de l’agriculture traditionnelle (culture de maïs, manioc, riz, ignames, arachide, niébé, plantains...), la pêche fort artisanale, la chasse, la cueillette, le petit élevage familial ainsi que le petit commerce.
Les revenus issus de leurs activités ne permettent pas toujours aux familles de subvenir à leurs besoins et autres charges sociales comme les frais de scolarisation des enfants, les soins de santé des membres de la famille…
Les hôpitaux et centres de santé sont insuffisants et mal équipés.
Les paroisses catholiques sont réparties sur toute la province. Elles comptent de nombreux fidèles. Non financées ni par l’État ni par l’Église, elles sont à la charge exclusive des chrétiens. De nombreuses sectes ont érigé des temples souvent vétustes et où la doctrine professée repose sur la Bible dont la lecture parfois étrange est développée par des pasteurs sans formation théologique.
La majorité des établissements scolaires se trouvent dans un état de délabrement fort avancé. Ils sont payants. Un nombre très réduit (18%) est construit en matériaux durables : la majorité (65%) est en pisé. La majeure partie des équipements a été emportée ou détruite notamment dans les zones directement touchées par les guerres. Même dans les quelques établissements bien établis, se pose un sérieux problème d’insuffisance et d’inadaptation des mobiliers (bancs, tableaux, tables, chaises etc.), des manuels scolaires et des matériels didactiques. Dans certains villages, les bâtiments scolaires sont encore des hangars couverts de rameaux et leurs mobiliers (bancs et tableaux) des assemblages de bois bruts taillés à la main libre par les élèves. Dans la province, résident quelques établissements de l’enseignement supérieur publics ou privés où se posent les mêmes problèmes d’infrastructures et de viabilité financière.
Il faut hélas dénoncer l’appât du gain qui est souvent la seule motivation à l’engagement des plus rusés dans une carrière politique, dans l’ouverture d’un temple ou l’organisation d’une école.
Selon les derniers résultats du Pasec (Programme d'Analyse des Systèmes Éducatifs de la Confemen), au sortir de l'école primaire, seuls 18% des élèves ont acquis le seuil minimal de compétences en lecture. Il en est de même en mathématiques.
Une classe de l'école primaire des Soeurs Francisacines
Un auditoire de l'ISP-Bumba en 2017
L'avenue Mobutu à Bumba
L’ONG « Maboko Lisanga »
L'abbé Édouard Litambala, président de l'ONG, accompagnant un groupe de jeunes à Yambenga
Réunion de l'ONG à l'occasion de l'inauguration de la paillote : la terrasse "La main dans la main"
Formation en coupe et couture
Formations en informatique
La ferme de Yambenga
La terrasse - bar de l'ONG
Navigation sur la rivière Molua
Construction de la salle culturelle
Conférence dans la salle culturelle
Pose de panneaux solaires sur la maison d'hôte
Cultures sur les terrains de Bumba
Les bâtiments de l'ONG sur Bumba
L’ONG « Maboko Lisanga » (expression lingala signifiant littéralement « les mains ensemble », et qu’on traduit en français par « la main dans la main ») a été fondée par l’abbé Édouard Litambala Mbuli alors qu’il terminait ses études en Belgique. Il était le prêtre de notre paroisse à cette époque, soit de 1999 à 2007. Au terme de ses études, il est rentré définitivement dans son pays pour y soutenir la population locale.
Le siège social de l’ONG est à Bumba. Ses statuts officiels ont été déposés et sont l’objet d’un acte notarié.
Toujours président de l’ONG, l’abbé Édouard est affecté actuellement à la paroisse Saint-André de Bumba, mais il assume d’autres charges au sein du diocèse et dans le milieu de l’enseignement.
De nombreux projets ont été lancés par l’ONG sous son impulsion :
- le curage de la rivière Molua sur environ 40 km afin d’en permettre la navigation ;
- le don en médicaments à plusieurs centres de santé du territoire de Bumba ;
- la construction d’un bâtiment polyvalent sur Bumba ;
- la construction d’une porcherie à Bumba ;
- l’organisation de formations en coupe et couture pour les mamans célibataires ;
- la construction d’une maison d’hôte au siège social ;
- le soutien de l’enseignement de l’informatique à l’ISP (Institut Supérieur Pédagogique) par le biais d’une convention de mise à disposition de matériel informatique de l’ONG ;
- l’organisation de formations à l’informatique pour tout public ;
- l’achat d’un vaste terrain de 135 ha propice à la culture et à l’élevage à Yambenga (18 km du siège social) ;
- la construction d’un corps de ferme et de bâtiments complémentaires à Yambenga pour y permettre l’élevage de volailles, moutons, chèvres, porcs et bœufs ;
- la construction d’une grande salle culturelle à Bumba où s’organisent des rencontres, des conférences et divers événements festifs ;
- la gestion d’un bar sous une paillote érigée sur la propriété de Bumba ;
- la construction d’une école primaire à Yamagwa (à 10 km du siège social) sur une parcelle donnée à l’ONG par l’abbé Litambala.
Ces projets répondent à des besoins locaux identifiés par les membres de l’ONG, tous bénévoles. Ils sont soumis à un regard critique et externe avant leur lancement.
Depuis 2017, Yannick Dupagne, paroissien de Saint-Paul, se rend personnellement à Bumba une ou deux fois l'an, pour de longs séjours (de 2 à 5 mois) qui lui permettent d’assurer :
- une mission de consultance au sein de l’ONG ;
- des cours dans des établissements d’enseignement supérieur de la place.
Il assure ainsi le lien entre les gens du Sud, à Bumba, et les gens du Nord, à la paroisse Saint-Paul.
Projet actuellement soutenu
La construction d'une école fondamentale à Yamagwa, dans un quartier au nord de Bumba. Elle assurera l’enseignement en 3e maternelle et de la 1re à la 6e année primaire. La construction est en cours. Malheureusement, deux fortes tempêtes ont ralenti les travaux. Plusieurs murs ont été renversés. Il a fallu en renettoyer les briques pour pouvoir les récupérer. Par contre, les claustras ont été brisées et il a fallu en couler de nouvelles. Ces difficultés ont allongé le temps de réalisation du projet.
Le calendrier actualisé des travaux est le suivant :
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de 2024 à 2026 : construction d'une classe de 3e maternelle et de 2 classes de 1re année primaire (grâce à un financement de l'ASBL SOS Enfants Abandonnés qui soutient les projets de l'ONG) ;
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en 2026 – 2027 : fonctionnement des classes de 3e maternelle et de 1re année primaire. Construction de 2 nouvelles classes de 2e année primaire ;
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en 2027 – 2028 : fonctionnement des classes jusqu'en 2e année et construction de nouvelles classes pour la 3e année ;
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etc.
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en 2031 – 2032 : fonctionnement de toutes les classes de la 1re à la 6e année.
L’école ne sera donc fonctionnelle sur les 6 années primaires qu’à partir de sa 6e rentrée scolaire, soit en 2031 – 2032.
L'école sera privée catholique. Reconnue mais non subventionnée par l'État (à tout le moins dans ses premières années), elle respectera les programmes officiels d'apprentissage. Deux grands objectifs sont poursuivis :
- la formation de qualité (les enseignants seront sélectionnés et accompagnés) ;
- l'ouverture à tous et donc l'accueil de tous les enfants, indépendamment des capacités financières de leurs parents.
Le terrain donné à l'ONG par l'abbé Édouard Litambala est composé de 4 parcelles. Les fondations dessinées au 29/01/25.
Les matérieux sont acheminés au fur et à mesure des besoins. Ils sont entreposés dans la maison de la sentinelle
La construction des trois premières classes en briques locales : une de 3e maternelle et deux de 1re primaire au 15 mars 2025.
Les dégâts au lendemain de la première tempête (photo du 22 mars 2025).
Les enfants de Yamagwa dans l'attente de leur école.
État de la construction au 8 avril 2025.
Soutien à l'ONG « Maboko Lisanga »
Les projets de l’ONG « Maboko Lisanga » sont reconnus par l’ASBL belge « SOS Enfants Abandonnés ». Toute somme versée sur le compte BE78 0012 6718 7586 de l’ASBL SOS EA avec la communication « Bumba » est envoyée à l’ONG. Une exonération fiscale est octroyée pour les dons répondant aux conditions légales (actuellement : total annuel d’au moins 40 € et mention du numéro national en communication du virement).
Récits et témoignages publiés
Vivifiant les rencontres avec la population de Bumba et les responsables de l'ONG, plusieurs livres ont été publiés aux Éditions L'Harmattan. Les droits d'auteurs sont reversés à l'ONG (cliquer sur le lien pour plus d'information) :